Pat, dite la Vindicative, ou l'arrivée de l'Ambassadrice du Périgord Angoumois...

Elle connaissait bien des coins du Comté de Toulouse, bien des gens d'ailleurs, mais jamais elle n'avait porté ses bottes jusqu'à l'Hôtel d'Assézat. Beau bâtiment en l’occurrence, elle avait toujours préféré les bâtisses claires aux château torturés et donjons sinistres du Périgord Noir et des légendes qui y collaient. Après être revenue de Savoie, avoir fait "ami-ami" avec des demi-portions qui avaient pris une déculottée, pris quelques semaines de repos bien mérité d'avoir participé à tant de batailles, les études universitaires avaient fini par la lasser et le besoin de voyager la re-démangeait à nouveau.

La Comtesse l'avait contactée, toujours très pressée, toujours à traiter moultes affaires en même temps, elle lui avait juste demandé si elle voulait s'occuper du Comté de Toulouse, aider le conseil comtal si nécessaire et surtout lui signifier le soutien du Périgord Angoumois. Pat avait dit oui, évidemment qu'elle voulait aider, elle ne savait faire que cela d'ailleurs, c'est donc avec joie qu'elle avait accepté d'être ambassadrice, émissaire et M.A. si il le fallait.

Une fois qu'elle a fini d'écarquiller les mirettes d'admiration dans la cour, elle se précipite dans le grand hall et s'approche d'une personne qui semble habilitée à recevoir et diriger les visiteurs.

Bonjour, je me présente je suis Pattricia, nouvelle ambassadrice du comté du Périgord Angoumois et je viens montrer mes lettres de créance, ainsi que rencontrer mon homologue.

Elle se sait poussiéreuse, la tignasse en désordre, la tenue cavalière et peu féminine, mais bon pour galoper c'est toujours mieux, surtout qu'elle ne monte jamais en amazone, l'épée au flan. Elle avait eu la présence d'esprit de laisser son bouclier accrocher à sa jument avant de la confier à un palefrenier. Haussant légèrement les épaules à ses pensées intérieures, la jeune femme plante ses prunelles vertes dans le regard de son vis à vis et attend sereine...

Nombre de messages : 11 Date d'inscription : 30/12/2010

Il considéra la jeune femme un instant... circonspect. Il avait vu défilé pas mal de monde ici depuis les années qu'il était au service de la chancellerie. Il avait vu quantité de costumes étonnants, burlesques parfois, frisant le ridicule aussi ... Il avait admiré, caché derrière les hautes colonnes de l'escalier, les plus somptueux couvre chefs et les plus belle coiffures et parures lors des dîners de gala. Il avait aussi toujours admiré les gardes, chargés de filtrer les entrées. Il était très rare que ceux-ci laissent entrer un vagabond ou un mendiant. Mais là !!! Là ils devaient dormir ou alors avoir perdu l'usage de leur esprit de discernement. D'ailleurs à la réflexion, cette seconde explication lui parut la plus plausible. La ... dame - crasseuse, n'ayons pas peur des mots - qui s'adressait à lui à l'instant avait en effet un regard ... pénétrant et convaincant aussi.

Il faillit d'ailleurs se perdre un moment dans les émeraudes qui semblaient plonger en lui comme dans un ... une mare rafraîchissante par un chaud matin d'été. Ouep ! Absolument. Il se sentait liquéfié et fit un effort inimaginable pour reprendre le contrôle de sa langue ...et de ses idées.

Rencontrer vos lettres de réclamation, ma créance ... euh madame l'homologue est actuellement ... la chancelière je veux dire est la ... oui .. c'est ça elle est bien là et ...je m'en vais la quérir de ce pas. Ne bougez pas d'ici !

La jeune femme écarquille les pupilles en entendant la réponse embrouillée d'un homme qui, à sa tenue, semble de prime abord connaitre son affaire. Un peu surprise, trouvant qu'il a une drôle de tête, elle se retourne, s'attendant à voir, ben elle sait pas trop en fait, mais pas une seconde elle ne pense que c'est elle qui fait s'embrouiller l'homme devant elle. Ne voyant personne, prenant enfin conscience de ce que sa tenue peut faire penser aux gens, le regard se lève vers le Très Haut, dans une pensée désolée, non l'habit ne fait pas le moine, quand les gens comprendraient-ils que lorsque l'on dit urgent, ben on part et on arrive en urgence pfff !

Le Messire qui ne l'avait même pas saluée, qui ne s'était même pas présenté d'ailleurs, repart comme il est venu et Pat se retrouve à se dandiner devant des gardes aux regards pas assez neutres à son gout et de les toiser juste histoire de rappeler quelques règles de bienséance de ses prunelles soudain bien foncées. Après avoir constaté quelques airs penauds, la Vindicative recommence à admirer l'architecture intérieure du palais, un petit sourire en coin étirant ses lèvres...

Nombre de messages : 274 Location : Montauban Date d'inscription : 26/07/2010

Cavalcade dans le grand escalier, missive en main, sans même prêter attention à Louis qui semble arriver d'une autre planète, la chancelière se hâte vers l'entrée de l'hotel, alarmée par une missive arrivée du narbonnais. Arrivée à hauteur de la jeune femme qui patiente sous les yeux ... plus que vigilants des gardes - mais en Toulouse en ce moment, on n'est jamais trop prudent - elle la salue chaleureusement et lui dit :

Bonjour ! Vous devez être ...En agitant la missive qu'elle tient à la main la nouvelle ambassadrice du PA j'imagine. J'ai reçu une missive de la chancelière, Dame Kahhlan, qui m'informe de votre arrivée en nos murs. Et une seconde missive me demandant de vous ouvrir la salle de la collaboration économique. Soyez donc la bienvenue en Assézat et .... suivez moi, apparemment votre visite est plus qu'attendue.

Tout en disant cela, elle sourit à la jeune femme et l'invite à la suivre d'un geste de la main.

L'arrivée d'une jeune femme agitant une missive, sort Pat de sa rêverie. Elle n'a pas le temps de lui parler qu'on lui indique un nouvel endroit. Mais ils n'ont donc pas de nom dans ce Comté ou quoi ? Jamais ils se présentent et laissent le temps à leurs interlocuteurs de leurs répondre ! Après un haussement d'épaules, la Vindicative hoche la tête et suit son hôte dans l'enfilade de couloirs...

Nombre de messages : 138 Date d'inscription : 10/10/2010

Cherchant les "restes" des anciens diplomates étrangers. Brrrr ! Cela fout la trouille tout ça. Il voyait souvent une dame faire les cent pas devant le portillon. Elle balançait les bras de temps à autre et on aurait dit qu'elle hurlait. Comme une personne qui désire attirer l'attention sur elle. Encore, une égocentrique, té !
Le jeune Chancelier croyait au début, qu'il s'agissait d'une fille un peu simple et perdue dans les couloirs. Sans amis et sans buts dans la vie. Et des Devil, elle en a pas non plus ! La pauvre...

Finalement, un jour où il avait rien à faire. En gros, comme d'habitude, il décida d'aller à sa rencontre. S'approchant, un bâton à la main, on sait jamais.

Moi, Devil, grand chef de cet endroit. Et toi, comment te nommes-tu ?

Prêt à lui filer un coup entre les deux yeux, si elle bouge une oreille.

Bon alors on explique hein ! Revenons quelques heures en arrière... Elle était arrivée, on l'avait accueillie si on peut dire, elle avait suivi une dame dans des couloirs qui n'en finissaient pas, la dame avait disparu, elle s'était retrouvée seule à faire le pied de grue dans une grande salle vide pendant des heures pour rien et, particulièrement agacée, elle était revenue dans la cour, prête à en coller une au premier regard concupiscent d'un garde et passablement moins dépenaillée qu'à son arrivée.
Faut dire que vue tout le temps qu'on l'avait laissée sécher dans l'aile économique du palais, il était clair qu'elle avait pu se recoiffer, se dépoussiérer au mieux, et se rafraichir le visage.

Autant dire que quand l'homme l'approche et lui parle comme à une débile mentale, sont sang périgourdo-vindicatif ne fait qu'un tour...

Citation :: Moi, Devil, grand chef de cet endroit. Et toi, comment te nommes-tu ?

Pour une fois qu'il y en a un qui se présente dans ce château de dingues, il est attardé mental, c'est bien ma veine !

Bonjour mon gars, je me nomme Pattricia, tu as échappé à la surveillance du docteur c'est ça ?

La voix était douce et pleine de compassion, mais les gloussements des gardes, à peine masqués lui firent penser que l'homme qu'elle avait devant elle se payait sa tête, ou encore la prenait elle, pour l'idiote du village échappée du couvent. Les sourcils se froncent, les prunelles se foncent et les lèvres se pincent.
C'est qu'elle commençait à penser qu'ils étaient tous un peu dingues en fait dans ce palais et surtout très mal élevés...

Nombre de messages : 138 Date d'inscription : 10/10/2010

A la suite des dires de la charmante dame, les gardes présents se mirent à ricaner. C'était de circonstance, comme c'est souvent le cas d'ailleurs.
Bon. La femme en face de lui était pleine...d'humour. Quoi d'autre ?! Certes, le fait de vivre dans le Périgord peut donner une soudaine envie de picoler comme un trou. Paumé, à l'instar du dit Comté. - Ça, c'est fait. - Mais il ne le saura que plus tard. Il observa deux secondes la donzelle. Hmmm, peu attirante.

Bonjòrn Pattou. J'suis le docteur, tu veux jouer avec moi ? Hum...Non, j'fais pas dans l'charité.

Un des lourdots se mit à rire. Il répondit alors en haussant la voix.

Oh ! La dinde ! C'la suffit de glousser ?!

De nouveau vers la jeune femme.

Je m'adressais pas à vous...Quoique... Cela fait ton sur thon. A propos d'morues, que venez-vous faire ici ?

Se reculant vers l'un de ses "disciples". Il le faut bien, son interlocutrice a pas l'air commode. Et tant qu'on parle de meuble.

Si vous n'y voyez pas d'objection, vous pouvez rester ici à tenir la porte. Faut bien, vous trouver une utilité...

Lui tournant le dos, il s'apprête à quitter la "lice". Le jeune Chancelier espérait drôlement une réponse. Allait-il enfin trouver quelqu'un à sa "mesure" ? Hein ?!
Une intuition qui se devait d'être la bonne. Il n'avait plus titillé une personne depuis son premier et dernier procès. L'envie lui reprend soudain. Mais il ne le referait point tous les jours. Il risque sa place avec ce genre d'attitude. Même si après tout, ici lieu, c'est le Chef. Et vous savez ce que l'on dit de ces derniers ? Non ?

"C'est l'histoire d'un petit poussin qui fait son jogging. Tout à coup, son chemin croise celui d'un serpent. Le poussin passe en courant devant lui et crie : Bonjour Chef !
Penaud, le serpent le regarde sans rien dire ou faire. Le lendemain matin, la même scène se reproduit, et le poussin crie au serpent : Bonjour Chef ! Le serpent n'a pas le temps de réagir et laisse passer le poussin. Le jour suivant, le poussin toujours à son jogging matinal, croise encore une fois le serpent et lui crie de nouveau : Bonjour Chef !
Le serpent lui répond: Hep ! Petit poussin, pourquoi m'appelles-tu chef ?
Et le poussin rétorque : Oh moi, tout ce qui rampe et qui n'a pas de couilles, je l'appelle Chef !!" A méditer.

Non seulement il était impoli, mais il était également insultant, soit...
Pat n'avait jamais eu une très haute opinion d'elle-même, mais fallait pas venir l'asticoter, déjà qu'elle ne goutait guère ce genre de minois peu viril, il fallait en plus qu'il se prenne pour la lumière de la ville, pauvre bougre...

Mon garçon... pour ce qui est du ton, ou du thon, je t'en laisse le choix, figures-toi qu'à le fréquenter ça rend intelligent normalement, mais je constate ton manque de grand air salin et cela pourrait sans doute me peiner pour toi, mais je n'ai que peu de temps à perdre...
Quant à la morue, ben... ça pue et très sincèrement c'est ton fumet qui embaume pas le mien. Peut-être ne fréquentes-tu pas les bon ports, ou porcs, c'est selon, mais une chose est sure tu sens la saumure ou la soue, je te laisse choisir.

Cela ricanait grave du côté de la garde, mais que devait-on attendre d'un homme puant, enfermé dans du métal à longueur de journée et à l'hygiène limitée.
Elle décide donc de les ignorer et se concentre sur le pitre devant elle et l'arc de changer d'épaule...

Pour ce qui est de la porte, peut-être se pourrait-il que vous la preniez en pleine face, votre minois chafouin fera un cale-port, porc ou porte fort honorable, quant à ce que je fais ici, très sincèrement je commence à me demander si je vais enfin avoir un interlocuteur valable dans cette ménagerie.

Alors de deux choses l'une grand chef, soit toi me recevoir de civile manière, soit moi te transformer en castra et je suis sure que tu rimeras et chanteras à merveille... à défaut de pouvoir saillir...

Le visage de la môme au loup s'était dangereusement rapproché, mais pas trop près, ne voulant surtout pas profiter de l'haleine sans aucun doute fétide du bonhomme. Les prunelles brillaient de malice et les lèvres luttaient pour ne pas sourire, mais une chose était sure, la volaille s'était tue.

Nombre de messages : 138 Date d'inscription : 10/10/2010

Enfin ! Enfin, une personne était capable de lui répondre. La chose est agréable, il faut bien l'avouer. Surtout quand on apprendra plus tard qu'elle fait partie de la "garde rapprochée" de la Grande. Il aurait bien attisé les flammes de la "colère" toute relative mais nous étions ici dans une maison respectable. Cela fait un peu "maison close" dit comme ça. Quoique, c'est plus ou moins le cas. Des femmes, des salles par centaines. C'est ressemblant. Puis, la candidate pour le poste de maquerelle se trouvait peut être en face de lui. Non ? Non, bon...

Ah ! Addisiatz e Benvenguda en Assezat !

Lança-t-il avec un large sourire. Du genre, "Mon brave petit, tu n'es plus puceau ! Viens donc dans mes bras !" Oui, ce genre là...

Suivez-moi, je vous prie, nous allons nous rendre en votre office.

Et les civilités reprirent leur droit...

Pat incline la tête et suit le jeune drôle, un petit sourire en coin. A priori, elle avait dû réussir son examen de passage, drôles de coutumes n'empêche.

Il vaut mieux tard que jamais n'est-ce pas ? Je vous suis.