Quand fifille est devenue Ambassadrice

Embaissador Forastièr Nombre de messages : 35 Date d'inscription : 04/03/2012

Ayé Ayé ! Elle était nommée ambassadrice gasconne auprès de Toulouse, elle allait enfin pouvoir revoir sa mamounette chérie d'amour et accessoirement lui faire un bisou avant de parler affaire. Car oui, si Rozy était contente de revoir sa maman, elle ne venait pas là exprès nan nan nan, elle venait là pour travailler ! Ben oui, les petites grosses et brunes travaillaient aussi et elle se recyclaient même dans la diplomatie. C'est fou hein ?
Toute enjouée qu'elle était, elle ne prêta strictement aucune attention aux affiches posées sur les murs du hall d'entrée et elle s'exclama :

-Mamaaaaaaan ?! C'Melly !

Maman avait un peu de mal avec les prénoms, alors fallait lui laisser ceux qu'elle connaissait depuis longtemps, sinon... C'était cuit, elle serait fichue de pas reconnaître sa propre fille la vieille. Bref, après cette entrée toute en discrétion, elle attendit que la fameuse mère chancelière se radine.

Nombre de messages : 141 Date d'inscription : 18/11/2011

Faire le tour des salles qui lui étaient jusqu’à présent interdites, voilà ce qu’était l’activité de la nouvelle Chancelière depuis deux jours. Plein de nouvelles clés qu’il fallait amadouer et à qui il fallait trouver des serrures. Des salles, des salles et encore des salles. Misère. Peut-être allait-elle devoir faire appel à un architecte pour qu’ils se mettent d’accord sur la suppression de ces salles pour en concevoir de plus grandes et de mieux agencées. Qui sait. Leonore devait également écrire à tous ceux qui traitaient avec feu Nadège Montgallet et qui par un malheureux hasard n’avaient pu apprendre son décès. Il restait aussi à reprendre en main tous les dossiers en cours, à recruter, à former de nouveaux ambassadeurs. Du pain sur la planche.
Mais cette fois, il fallait accueillir quelqu’un…à l’accueil (ça ne s’invente pas) car depuis le départ de Flavien, le fidèle homme de main de l’ancienne Chancelière, pour cause de bouleversement trop important suite à la mort de son imminente patronne, il n’y avait plus personne pour se charger de la réception des ambassadeurs étrangers ou des postulants. Mais le recrutement de personne se chargeant des arrivées à Assézat pouvait attendre selon elle…

Cependant la voix étrangère qui venait de résonner dans les vides couloirs d’Assézat ne put échapper à la jeune femme qui pressa le pas pour savoir qui pouvait bien gueuler comme ça. Elle avait pu distinguer les mots « maman » et « méli ». Autant dire qu’elle n’avait pas bien saisi la teneur du message, ni même compris ce qu’un enfant venait faire là. Car pour gueuler « maman » on ne pouvait être qu’un enfant.

Ou pas.

Déconcertée, surprise de voir qu’elle avait à faire à une jeune femme probablement plus vieille qu’elle, Leonore, prudente, se présenta à l’étrangère.

- Bonjour, je suis Leonore de Eixeres, Chancelière du Comté de Toulouse, en quoi puis-je vous aider ?

Ça faisait secrétaire. Gravement même. Mais elle n’avait pas eu le temps de trouver LA phrase d’accueil, celle qui ne faisait ni cruche, ni hautaine, alors faute de mieux c’était devenu sa phrase automatique. Peut-être qu’il était urgent qu’elle dégote un portier voire un ou deux gardes finalement…

Embaissador Forastièr Nombre de messages : 35 Date d'inscription : 04/03/2012

Elle entendait des pas, elle sentait quelqu'un approchait et elle se tenait prête à faire le câlin du siècle, se doutant qu'il s'agissait de sa chancelière de mamounette. Limite au garde à vous, elle guettait l'arrivée pour se jeter dessus dès qu'un orteil serait visible. Ce qui devait arriver arriva, un orteil apparu !

-Ma..........

Hey ! C'était qui elle ? On lui avait quand même pas chouravé sa maman pour mettre un bébé à sa place quand même ?! Si ?
Hé ben si ! Puisque la rouquine en question se présenta comme la Chancelière. What !? Du coup, elle ramassa ses câlins entre ses bras, quand elle aurait retrouver sa môman. C'était impossible qu'elle ait complètement déserté les lieux ! Impossible !
Opération mise en place du protocole high class activée. Elle parla lentement, très lentement, histoire de bien articuler tous les mots qu'elle avait à dire.

-Ah, ben euh... Enchantée ! Je suis Rozenn ar Roc'h-Wenn, Ambassadrice de Gascogne près le Comté de Toulouse. C'est pu ma maman la Chancelière ? Enfin... Nadège Montgallet je voulais dire ?

Nombre de messages : 141 Date d'inscription : 18/11/2011

Et merde. Grosso modo, ce fut ce qui traversa l’esprit de la rouquine neo-Chancelière lorsqu’elle écouta avec attention la jeune femme qui se présentait à elle. « Merde » parce qu’elle était soit tombée sur une folle, soit véritablement sur une des filles de feu Nadège Montgallet. Le doute était encore permis le nom de son interlocutrice sonnait résolument breton et n’avait rien à avoir avec celui de sa mère. Cependant Leonore décelait un air de famille chez elle, et c’est un peu gênée qu’elle comprit qu’elle allait lui apprendre le décès de sa mère.

VDM.

- Je suis également enchantée de vous rencontrer. Puis-je voir votre lettre de créance un instant s’il vous plait.

Ou comment retarder la mauvaise nouvelle d’une ou deux minutes.

- Nous ferions mieux de nous asseoir, j’ai quelque chose à vous annoncer.

Dans la vie il y a deux sortes d’annonces : les bonnes et les mauvaises. Manque de bol, ladite Rozenn allait avoir droit à la mauvaise.

Embaissador Forastièr Nombre de messages : 35 Date d'inscription : 04/03/2012

Oui c'est vrai, son prénom sonnait pas tellement aussi russe que celui de sa mère et pas franchement italien comme ça aurait pu l'être avec le père dont elle avait hérité. En somme, la Chancelière avait toutes les raisons du monde de se poser la question qui avait traversé son esprit et donc de retarder l'annonce fatidique. Pour l'heure, heureusement que ma Rozy n'est pas encore au courant de ce qu'elle va apprendre dans la minute, j'peux encore être gai dans ma narration ! Nous disions donc ! La brunette farfouilla dans sa besace et dégaina sa lettre de créance avec une certaine fierté. C'était tellement la classe d'être ambassadrice gasconne -juste parce que le Chancelier c'était Kast en fait-.

-Tenez !

Citation :: Nous, Kast,
Chancelier de Gascogne,
Au nom de sa Grâce Evalys, duchesse de Gascogne,

Avons pris la décision ce jour de nommer Daunà Rozenn ar Roc'h-Wenn au poste d'ambassadrice de Gascogne.

Sa mission sera de représenter le duché de Gascogne et ses intérêts auprès du Duché de Toulouse

Pour la Gascogne!

Faict à Mont-de-Marsan, le quatrième jour de Mars de l'an de grâce Mil Quatre Cent Soixante.
Kast,Chancelier de Gascogne.

Elle faisait quand même une drôle de tronche la rouquine, et Rozy s'assit là où on lui demandait de s'asseoir avec un petit brin d'appréhension quand même. Petit brin un peu plus gros au moment où elle lui dit qu'elle devait lui annoncer un truc. D'un coup, Roz s'inquiéta ! Elle était pas assez classe pour entrer dans la Chancellerie et elle allait devoir annoncer à Kast qu'ils voulaient pas d'elle là bas ? Bouaaaah la honte ! Fallait prier pour que ce soit pas ça. Vraiment !

Nombre de messages : 141 Date d'inscription : 18/11/2011

La lettre de créance fut lue en quatrième vitesse et avec un sourire gêné Leonore répondit à Rozenn.

- C’est parfait, je vous remercie.

Puis les yeux bleus détaillèrent la jeune femme. Comment lui dire ? La Chancelière était un peu contrariée, elle ne savait pas annoncer les mauvaises nouvelles et encore moins apprendre à quelqu’un par le plus grand des hasards qu’un de ses proches est décédé. Chose encore plus compliquée, Rozenn semblait très proche et attachée à sa mère. Autant dire que l’annonce allait lui faire un choc.

- Rozenn, si ce n’est pas votre mère qui vous a accueilli c’est parce qu’elle est décédée il y a quelques jours de cela. Je ne connaissais pas ses filles et n’avait donc aucun moyen de vous joindre auquel cas je me serais empressée de vous prévenir.

Leonore était elle-même attristée tout en parlant. Elle aimait beaucoup la Montgallet et sa disparition l’avait profondément marquée. Mais il fallait soutenir sa fille et pour le moment la rouquine redoutait ce qui pouvait se passer.

Embaissador Forastièr Nombre de messages : 35 Date d'inscription : 04/03/2012

Finalement, elle aurait peut être préféré se cogner la honte face à Kast que d'entendre ça. Elle sentit le sol se dérober sous ses pieds et pourtant, elle savait qu'elle n'allait pas s'endormir subitement comme ça pouvait parfois arriver. La brunette n'arrivait même pas à pleurer tellement le choc était grand, elle n'arrivait plus à dire quelque chose tant elle ne s'attendait pas à entendre ça. Ses yeux se perdirent quelques instants dans le vide, signe d'une plongée dans ses souvenirs auxquels elle ne pourrait plus rien ajouter dorénavant. Toute professionnelle qu'elle devait être, la jeune femme finit par se ressaisir difficilement et elle regarda la chancelière, les yeux tout de même bien vitreux.

-Alors..... Vous pouvez.... Vous pouvez m'emm'ner dans mon bureau ? Y faut.... Y faut qu'on discute.... Pour nos provinces....

C'était tellement dur d'ignorer ce qu'on venait de lui apprendre parce qu'on lui avait confié une mission. Pourquoi avait-elle été obligée de l'apprendre à l'aube de cette mission ? Pourquoi n'arrêtait-Il pas de s'acharner sur elle ! Le diaconat, elle l'avait pas repris en Gascogne et elle le reprendrait pas. Y'en a marre du foutage de gueule !

Nombre de messages : 141 Date d'inscription : 18/11/2011

Que faire face à une telle détresse ? Peu de choses, si ce n’est réconforter comme on peut quelqu’un qu’on ne connait presque pas. La main de la rousse se posa sur l’épaule de l’Ambassadrice et d’une voix basse, Leonore ajouta.

- Si vous avez besoin de quoi que ce soit, n’hésitez pas. Notamment si vous avez besoin de temps nous pouvons remettre notre entretien à plus tard.

Mais Rozenn préférait apparemment travailler. Travailler pour oublier son chagrin surement. Leonore ne voulait pas la brusquer, ni la contrarier en ce moment difficile. Sans insister la jeune femme répondit alors.

- Bien. Nous serons surement mieux dans votre bureau. Je vais vous faire apporter quelque chose à boire.

Avant de se souvenir qu’il n’y aurait personne pour lui apporter à boire, excepté elle-même. Qu’importe, elle ferait un aller-retour pour apporter la boisson à Rozenn.

- Suivez-moi, je vais vous conduire à vos locaux.

» L'ambassadrice Berrichonne