Elle connaissait quasiment par coeur la route qui reliait Toulouse à Montauban, pour l'avoir empruntée à de nombreuses reprises. Jamais elle ne se lassait d'admirer les paysages qui défilaient par les fenêtres de la calèche. Pourtant cette fois, quand elle franchit les murs de la ville, un frisson particulier lui parcourut l'échine. Retourner à Assézat, là où elle avait fait ses premières armes en tant que Chancelière, ne la laissait pas indifférente. Elle avait aimé cette grande maison, elle l'avait servie durant près de 9 mois et l'avait quittée fatiguée de ne pas être entendue, mais aussi triste d'abandonner tout ce qu'elle avait tenté de porter pendant tout ce temps.
Quand la voiture entra dans la cour intérieure de l'hotel d'Assézat, des larmes montèrent aux yeux de la nouvelle chancelière de Guyenne. L'émotion était à son comble comme elle s'y attendait. L'attelage s'immobilisa au pied des marches et la brune en descendit puis se força à prendre deux grandes respirations afin de retrouver sa sérénité.
Arrivée dans le grand hall, elle avait évacué ses émotions et elle se présenta au garde de faction.
Bonjour. Voudriez vous je vous prie faire savoir à son Excellence Heliorphee qu'Alenyah de Carpadant, Chancelière de Guyenne, souhaite le rencontrer.
Elle attendit ensuite que l'on prévienne le maître de maison et admira, comme tous les visiteurs avant elle, le somptueux décor de la chancellerie toulousaine.