Arrivée de l'ambassadrice d'Artois - Sylvine

La Bertincourtoise ne s’était pas perdue dans la ville rose mais sa curiosité avait été mise à mal par une étrange boule noire qui se vendait à prix d’or, nommée cocagne. La première fois qu’un des hommes à l’accent roulant lui avait répondu que c’était pour teindre en bleu, elle avait été mi-figue, mi-raisin. Elle se demandait si le bonhomme ne la prenait pas pour une cruche. Il lui avait proposé de monter à bord de son bateau à fond plat pour lui prouver.
La jeune femme n’était pas tranquille. Sa bonne éducation lui interdisait de suivre un quidam même si cela lui titillait l’esprit. Elle n’avait guère envie de finir dans un gouge de la basse cité ou ailleurs.

La dame de celui-ci avait sorti son nez, elle s’approcha de l’Artésienne, lui montrant la poudre qu’elle venait de faire en pilant laborieusement une petite partie d’une de ces cocagnes, dans un creuset.
Elle prit un gobelet d’eau du fleuve et ajouta quelques grains de la poudre. L’homme avait dit vrai. Un joli bleu reposait au fond du récipient.

C’était une découverte. Ce fut alors qu’elle remarqua le bout des doigts de la femme. Le bleu était résistant.
Levant les yeux vers les quais et le pont, elle s’aperçut que nombre de riches notables portaient la dite couleur.
La pileuse suivit son regard et lui raconta l’histoire de la cocagne à Toulouse ou comment une petite boule de feuilles séchées avait fait prospérer une cité.

Elle apprit aussi que celle-ci ne servait pas qu’à teindre.
Ce bleu avait un nom aux jolies consonances.
Pastel, ce serait cela qu’elle remporterait en Artois.
Elle y avait laissé plus des deux tiers de sa bourse mais elle ramenait une de ses boules, qu’elle avait délicatement enroulée dans une de ses touailles. Elle gardait bien contre elle, la précieuse cocagne lorsqu’elle franchit les grilles de l’Hotel d’Assezat.
Aux ornements, elle comprit vite que le propriétaire, négociant de cocagnes était des plus opulents.
Le lieu était devenu le siège de la diplomatie tolosane, d’après les rouleaux qu’on lui avait remis.
Elle continua donc la traversée de la petite cour, jusqu’au garde en faction à l’entrée.

Bien la bonne journée, mon brave. On me dénomme Sylvine, Je suis la nouvelle représentante d’Artois en votre comté.
Pourriez-vous faire prévenir son Excellence le Chancelier de ma venue ?
Elle sortit sa lettre de marque pour preuve, défraîchie par les intempéries et les aléas du voyage.

Izeliah a écrit:

Citation :: Agissant au nom de Sa Grandeur Chriss, Comte d'Artois,

Nous, Izeliah Théodora Zola, Chancelière du comté d'Artois, faisons savoir qu'à compter de ce jour, Dame Sylvine se voit confier les charges d'Ambassadeur d'Artois auprès des provinces de Gascogne, du Béarn, de toulouse et d'Armagnac Comminges, en lieu et place de Dame Ombeline

Pour faire valoir ce que de droit,

Fait à Saint Vaast, le 24 septembre 1460

Chancelière d'Artois

La jeune femme patienta en regardant les différentes sculptures aux encorbellements.
cette maison devait être sûrement très étendue car le garde ne revenait pas....

Elle sortit sa cocagne et commença à se la lancer d'une main à l'autre.

**Cancelièra** Nombre de messages : 161 Date d'inscription : 11/08/2009

Le Comte arriva après avoir servi de guide aux premiers arrivants.

"Bonjour Dona, navré de vous avoir fait patienter. Notre manque de personnel et de chancelier font que je me présente à vous ce jour. On m'a prévenu que vous étiez représentante d'Artois, je ne me suis pas trompé?"

Il attendit un instant avant que la jeune dame ne réponde.

Trop occupée à ne pas faire tomber la précieuse boule, qu'elle en sursauta presque lorsqu'une voix résonna.

Elle rangea rapidement sa petite sphère et se tourna vers l'arrivant avec un ton légèrement rosé sur le visage.

Bonjour messer. En effet, je succède à dame Ombeline.

Elle pencha légèrement la tête et esquissa une petite révérence pour saluer l'inconnu.

**Cancelièra** Nombre de messages : 161 Date d'inscription : 11/08/2009

Helios répondit à la révérence d'un mouvement de tête.

"Dona, je suis Heliorphee, Comte de Toulouse. En l'absence du Chancelier, je me permets de vous amener dans votre bureau. La chancellerie toulousaine est bien vide, donc je serais votre interlocuteur pour l'heure."

D'un mouvement, il l'invita à la suivre vers son nouveau bureau.

Sylvine était un peu bouche bée, que ce fut le comte de Toulouse lui-même qui vint l'accueillir.

Enchantée, votre Grandeur. On me nomme Sylvine.
Je ne peux être qu'enchantée de vous avoir pour guide et interlocuteur.